Pour répondre à la demande des entreprises et des investisseurs, pour se hisser aux premiers rangs des Eurocités, la Métropole de Lyon a entrepris une véritable métamorphose du quartier d’affaires de la Part Dieu. Repenser les mobilités, réaliser un quartier européen d’affaires de référence, agréable à vivre, sont les priorités du projet, soutenu par la SPL Part Dieu et mené par le cabinet AUC. L‘agrandissement de la gare et la construction de To Lyon sont les prochaines étapes d’envergure.
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"Il serait temps que l’on commence à démolir la Part Dieu", ainsi s’exprimait, quelques mois avant sa mort, l’architecte Charles Delfante dans son ouvrage "La Part Dieu, le succès d’un échec". À la tête des services d’urbanisme de Lyon sous le mandat de Louis Pradel, l’architecte-urbaniste fut le concepteur de ce nouveau quartier. Un quartier qu’il avait imaginé, dans un souci d’urbanisme humaniste, avec "une volonté de mieux vivre, de faire mieux vivre, de mieux servir". Hélas ! Il n’en fut rien.
La nouvelle Part Dieu qui se dessine aujourd’hui reprend d’ailleurs les grandes idées de l’architecte : "un centre piétonnier, avec de grands espaces et une place égale laissée aux habitants, aux commerces, aux bureaux, aux espaces culturels et aux services. Un quartier qui vive le jour et la nuit". Il avait même imaginé que Lyon, grâce à ce nouveau quartier d’affaires s’élève au rang de capitale européenne, qu’il soit aussi un centre culturel grâce à l’implantation d’édifices culturels. Hélas, les intérêts économiques, à l’époque, eurent raison de son talent et de ses idées. Charles Delfante réalisera rapidement qu’il ne sera qu’un exécutant dans le bétonnage systématique de ce qui devait être un quartier "au service des hommes", faisant de Part-Dieu "une île où les profiteurs de l’immédiat ont seuls trouvé leur intérêt".
Constat amer et frustrant pour l’architecte qui regretta que "l’urbanisme devint uniquement économique, si ce n’était financier". Dommage que ce grand architecte n’ait pu assister à la transformation actuelle de ce quartier, plus en phase avec ses aspirations.
Poussée par la montée en puissance de Lyon qui se situe aujourd’hui au sixième rang des villes européennes les plus attractives pour les investisseurs, la Métropole de Lyon a entrepris depuis une décennie la création et le développement de nouveaux quartiers phares comme Gerland, le Carré de Soie, Confluence. Créée il y a plus de 40 ans, la Part Dieu, n’était plus en phase avec le dynamisme économique de la ville. Repenser la Part Dieu et procéder à sa métamorphose devint une priorité des politiques pour répondre à la demande croissante des entreprises et des investisseurs. Rappelons qu’avec 16 % de la demande placée en bureaux, la Part Dieu est toujours le quartier le plus demandé de l’agglomération. Et selon la dernière étude de la FNAIM Entreprises, Lyon se situe en première position derrière Paris et en troisième derrière Barcelone et Lille. La métropole lyonnaise est de plus en plus plébiscitée par les investisseurs étrangers. Preuve en est, en 2017, 800 M € ont été investis dans le secteur des bureaux, soit une hausse de 21 % et 80% des montants investis, dont 39 % à la Part Dieu,
Le nouveau projet porté par la SPL Part Dieu et conçu par le cabinet AUC s’appuie sur trois grandes idées : les déplacements, qui incluent notamment le nouveau projet de la gare, la réalisation d’un quartier tertiaire de références avec la construction de nouveaux immeubles et tours dont les prochaines réalisations sont les tours Sky 56 qui s’achève et qui est entièrement commercialisée, puis Silex 2 et To Lyon.
Après Silex 1, c’est le chantier de la tour Silex 2, ancienne tour EDF qui va démarrer (Foncière des Régions/ Ma Architectes et Arte Charpentier). Silex 2 prévoit la réhabilitation complète de l’ancienne tour EDF et son extension de 20 étages en la dédoublant. L'immeuble tertiaire passera ainsi de 15 800 m² à 30 900 m².
Les prochains gros chantiers se situent autour du pôle de la gare SNCF : doublement de la gare TGV qui passe de 18 000 à 33 000 m² et création de la nouvelles voie L. La construction de To Lyon, programme immobilier d’envergure, conçu par Dominique Perrault est intégrée au pôle multimodal de la gare. Ce projet de 80 000 m² comprendra une tour IGH, nouvelle génération, d’une hauteur de 170 m et 43 étages et 66 000 m² de surface de plancher.
Certifiée et labellisée, elle sera le prochain grand symbole de la Skyline lyonnaise. Le projet comporte également un hôtel 4 étoiles de 168 chambres (10 500 m²) et 3500 m² de commerces. La démolition des immeubles de la place Béraudier débuteront en avril 2018 et les travaux de la gare cet été, pour une livraison 2022.
La construction de 2200 logements supplémentaires favorisera d’autre part la mixité du secteur. Quartier d’affaires, la Part Dieu sera aussi un quartier où il fera bon vivre. Les immeubles en projet ou en cours : SKY Avenue (216 logements) et Bricks (126 logements), l’aménagement de nouvelles infrastructures : espaces publics, percement de la rue Bouchut, restructuration de la place de Francfort et achèvement de l’axe Garibaldi, finaliseront la métamorphose de la Part Dieu.
Enfin, la mutation du centre commercial avec le réaménagement des terrasses et la suppression du parking sur le toit, devrait parachever la restructuration du quartier d’ici 2023.
Maïté Decool, journaliste à Cadredeville.com
Achat et commande publics : on continue de vivre une époque formidable
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L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
Lire plusRelocalisons les marchés publics !
La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
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