Mandataire d'un vaste groupement pluridisciplinaire, elle entend piétonniser le vaste périmètre entourant la dame de fer, en faisant émerger une promenade où flâner, entre Seine, monuments et parc. Le tout à livrer "avant 2024", sous la conduite de PariSeine, société d'aménagement de la Ville.
La Ville de Paris a lancé en février 2018 un appel à projets international intitulé "Site Tour Eiffel – découvrir, approcher, visiter". Il vise à créer un nouvel espace de vie et de détente pour les Parisiens et les visiteurs, qui s'étendra sur 54 ha autour du monument métallique emblématique.
Et c'est la paysagiste américaine Kathryn Gustafson qui a été retenue par le jury, accompagnée d'un important groupement (voir encadré), pour son projet "One".
Car d'ici 2024, ce n'est pas seulement le secteur des quatre pieds de la tour Eiffel qui ont vocation à évoluer - comme imaginé en début de mandature, a rappelé Jean-Louis Missika - mais bien un vaste territoire de 54 ha entourant la tour. La Ville a l'ambition de concilier les trois dimensions du site, avec à la clé des perspectives à réconcilier, du Trocadéro, au quai Branly, en passant par Bir-Hakeim et le pont de l'Alma.
La mairie voulait voir mis le site en valeur, au profit des piétons et des circulations douces, du développement de la place de la nature et de l'application des meilleurs standards internationaux d'accueil des grands lieux culturels et touristiques. L'idée défendue par la municipalité était aussi de proposer une diversité d'offres et de parcours touristiques en lien avec les musées et monuments alentour, avec notamment des parcours sensoriels et une visite virtuelle.
'Du Trocadéro jusqu'à Ecole militaire, tout est piéton, on traverse tout !', a sur ce point annoncé la lauréate. Elle veut faire de cette vaste zone 'un paysage où l'on peut flâner'. C'est valable pour les Parisiens, comme pour les touristes et les riverains, qu'elle compte écouter, 'experts' d'usage qu'ils sont. Ce sera tout l'intérêt de la concertation du public qui commencera par une réunion le 5 juin au Pavillon de l'Arsenal. Elle ne néglige pas non plus les échanges avec les experts routiers pour que l'opération soit réalisable.
Un autre enjeu pour elle sera de composer en site occupé - et l'on parle ici de 20 millions de visiteurs par an, 'seuls' 7 millions de personnes visitant réellement la tour. Il faudra aussi réussir à tenir le calendrier : les études de projets et les consultations d'entreprises auront lieu en 2019/2020 pour une réalisation en 2021 /2023. L'idée étant de terminer avant les Jeux olympiques et paralympiques. Il s'agira enfin de respecter le budget (40 millions d'euros HT pour les travaux et 72 millions d'euros TTC coût terminal valeur 2024).
L'attractivité de la tour aux 7 300 tonnes d'acier et haute de 300 mètres et sa fréquentation, ont contribué à dénaturer le périmètre, en l'absence de réflexion globale jusqu'ici, poursuit Jean-Louis Missika, revenant sur la genèse du projet, ayant conduit à la procédure du dialogue compétitif et avant elle à la série de diagnostics notamment architectural, patrimonial et touristique. Il se félicite de l'émergence d'une "nouvelle promenade parisienne en bord des rives de Seine", d'un "vaste Parc Eiffel" où l'on aura "envie de se promener" et qui a vocation à devenir un îlot de fraîcheur.
La mission tour Eiffel de la ville de Paris passe désormais le flambeau d'ici quelques semaines à PariSeine, la SEM parisienne dirigée par Ariane Bouleau-Saide.
La commande de la Ville était aussi de coupler le dispositif de sécurité - aujourd'hui achevé - avec un accueil "bienveillant" des visiteurs dans leur diversité, et de désencombrer le parvis de la tour et de créer des espaces supplémentaires aux pieds de la Tour. Il ne fallait pas non plus oublier de faciliter la maintenance du site, en lien avec les besoins de la SETE qui exploite le site.
Lucie Romano, Rédactrice en chef adjointe de Cadre de Ville
Achat et commande publics : on continue de vivre une époque formidable
Les années passent et se ressemblent… cette nouvelle année qui s’ouvre pour la commande publique s’accompagne, comme toujours, d’interrogations sur ce qui attend les acheteurs et la sauce à laquelle ils vont pouvoir être mangés. Les deux décrets 2024-1217 et 2024- 1251 publiés les 28 et 30 décembre derniers ont à la fois clôturé l’année passée et donné le la pour celle à venir : l’évolution des textes est et va rester constante, un peu comme un pendule de Foucault et son éternel mouvement. Bien sûr, dès lors que ces évolutions sont motivées par des intentions louables, comme celle de la simplification des règles, elles ne sont pas contestables en soi ; même si on a ici et là la désagréable impression qu’on a de plus en plus tendance à s’éloigner de l’acte d’achat proprement dit, avec ses objectifs d’efficacité et de bonne gestion de l’argent public, au bénéfice d’autres objectifs dont celui de la protection de l’environnement et du développement durable.
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L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
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La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
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