L’achat public est traditionnellement synonyme de notion de bien et de propriété.
La crise économique mais aussi la crise sanitaire ont démontré le caractère essentiel de la disponibilité des biens et des services au-delà de leur prix et des processus achat technique et juridique associés.
La question n’est donc plus celle de la propriété mais bien d’approcher l’ « achat » au regard de l‘usage et de l’efficience du service public.
Le secteur de la santé est avancé sur cette approche et en accélère l’intégration. Les exemples sont croissants et nombreux : gestion de parc de lits médicaux, plateaux d’imagerie médicale, parc d’endoscopes, coût à la séance ou à l’examen, …
- la donnée médicale qu’il génère avec des enjeux de gestion, d’hébergement et de sécurisation
- l’usage avec l’avènement de solutions financières souples allant de la location opérationnelle au paiement à l’usage ou « pay per use »
- l’optimisation des organisations et des parcours patients (médical, administratif, …)
- son rôle clé dans l’attractivité des personnels soignants (ergonomie, sécurité, formation, …)
Deviendra t-il un véritable expert, chef de projet, pilote d’une relation plus externalisée, garant de l’efficience d’un service public, intégrant des enjeux croissants de développement durable mais aussi de souveraineté industrielle … et numérique.
C’est plus que probable et très positif pour un acheteur public dont le rôle n’a jamais été aussi stratégique et essentiel à l’efficience de notre service public.
Sébastien TAUPIAC, Directeur du Développement VERSO HEALTHCARE
Propos recueillis lors de la 190eme session d’études de l’APASP
2024 - L’ACHAT PUBLIC ENTRE AVERTISSEMENTS, PROMESSES ET DEFIS
L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
Lire plusRelocalisons les marchés publics !
La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
Lire plusMarché public global de performance à paiement différé : une fausse joie ?
Ce fut la bonne nouvelle du printemps : le marché global de performance, jusque-là bridé par le sacro-saint principe d’interdiction de paiement différé, a enfin vu son régime assoupli sur ce point par la loi 2023-222 du 30 mars dernier. Certes limité aux travaux de rénovation énergétique - un domaine où les besoins sont évidemment immenses -, et pour une période expérimentale de 5 ans, cette possibilité tant attendue par les acteurs tant publics que privés de la construction de pouvoir étaler les paiements des investissements a été perçue comme une véritable bouffée d’air. Pourtant, du fait d’amendements déposés pendant l’étude du texte, la montagne risque d’accoucher d’une souris. C’est bien dommage : le secteur de la construction et de l’aménagement aurait bien mérité de bénéficier d’un outil simple et efficace à une époque où l’environnement tant national qu’international ne lui apporte pas que de bonnes nouvelles.
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