La SPL de Bordeaux Métropole a signé un accord-cadre de cinq ans avec un groupement de quatre associations locales spécialisées dans le réemploi. Celles-ci interviennent en amont des chantiers de démolition pour collecter et donner une seconde vie aux matériaux récupérés. Pour des raisons d’assurance le réemploi se limite aux éléments non structurels.
La Fab, SPL de Bordeaux Métropole, pilote deux démarches territoriales de grande ampleur : « 50 000 logements autour des transports collectifs qui, comme son titre l’indique, vise à produire des milliers de logements abordables pour accompagner l’extension de la zone dense, et « Aménagement Eco », destiné à conserver un tissu dynamique de PME et PMI en cœur de ville, au moment où les prix du foncier s’envolent.
Le patrimoine bâti présent sur les parcelles acquises dans le cadre de ces deux démarches fait ou va faire l’objet de chantiers de démolition. « Vu l’importance des volumes de matériaux de démolition générés par nos opérations ou celles des opérateurs privés, nous nous sommes posé la question de leur réinjection dans un second cycle de vie », expose Jérôme Goze, directeur général délégué de la Fab. C’est ainsi que la Fab a demandé en 2017 à Cancan, un collectif bordelais d’une vingtaine d’architectes engagés dans une démarche de création solidaire, d’évaluer le potentiel global de recyclabilité et de réemploi des matériaux issus des chantiers de démolition en cours et à venir, « ainsi que la possibilité de leur récupération par des acteurs de l’Économie sociale et solidaire », complète Jérôme Goze.
A l’issue de cette étude complète conclusive, une démarche expérimentale d’économie circulaire a été lancée en janvier 2019 à travers la signature d’un accord-cadre de cinq ans avec un groupement de quatre associations bordelaises actives sur le marché du réemploi : Soli’Bât Aquitaine (les compagnons bâtisseurs), Maison Système, Etu’Récup et D’éco Solidaire.
Le modèle de l’accord-cadre, passé avec l’aide d’un juriste en « procédure adaptée ouverte avec négociation inférieure à 25 000 € », est simple : « Les associations utilisent pour leurs propres besoins ou pour les revendre les matériaux qu’elles récupèrent, mais elles ne sont pas rémunérées par l’aménageur », précise Aurélie Héraut responsable de projet « réemploi et recyclage » à la Fab. Les chantiers de démolition leur sont rendu accessibles grâce à une « clause de réemploi » insérée dans les protocoles fonciers et les conventions de partenariat conclus entre la Fab et les opérateurs privés. « Les associations effectuent leur collecte soit directement, pendant la phase de déconstruction sélective qui précède la démolition pure, soit indirectement, en récupérant les éléments mis à disposition par l’entreprise de démolition », poursuit Aurélie Héraut.
A ce jour, une quinzaine de sites (sur six opérations d’aménagement) comprenant des démolitions sont identifiés. La récupération s’y limite aux éléments non structurels (menuiseries, éléments de couverture, équipements de plomberie/sanitaire...), « pour des questions essentiellement assurantielles, », précise Jérôme Goze.
Les premiers retours sur la pertinence de cette démarche expérimentale sont attendus à l’automne 2019. « Nous évaluerons notamment l’impact de l’intervention des associations sur les plannings de chantiers de démolition », conclut le directeur.
Olivier Baumann, journaliste de Cadre de Ville
Achat et commande publics : on continue de vivre une époque formidable
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L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
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