En 2010, Saint-Etienne a reçu de l’Unesco le label "ville créative de design". Récompensant les effort faits par la cité stéphanoise pour lier arts et industrie, l’étiquette est devenue depuis un faire-valoir territorial. Ville et métropole souhaitent aujourd’hui que le design se manifeste à chaque coin de rue sous l’action d’un pool de professionnels.
En 1803, une école de dessin ouvre ses portes à Saint-Etienne. Alors que la ville connaît un important essor au cours du XIXe siècle, celle-ci devient l’Ecole régionale des arts industriels, contribuant au rayonnement du territoire et des produits manufacturés localement. Rebaptisée en 2006, l’Ecole supérieure des arts et du design a survécu à la désindustrialisation. Les locaux de l’ancienne fabrique d’armes qu’elle partage avec la Cité du design font d’ailleurs figure d’emblème culturel de la ville. Pas seulement en référence à la gloire passée…
Avec la création de la Biennale internationale de Saint-Etienne, le design est devenu un argument de l’attractivité de la ville, adoubée par l’Unesco en 2006 pour sa capacité historique à mêler arts et industrie. Il occupe désormais une place de choix dans le marketing territorial, qui veut le faire sortir des institutions et le pousser dans la rue. De façon à exposer la spécialité stéphanoise à la vue de tous.
La nouvelle étape de la "démarche design" vise ainsi la transformation des espaces publics. Ville et Métropole lancent un marché d’accord-cadre pour s’attacher les services de trois à six prestataires, professionnels du design, dont les actions associeront innovation et bien-être des habitants. Celles-ci s’étendront de "la micro-intervention dans un quartier à l’aménagement d’un équipement public ou l’amélioration d’une place".
L’enjeu n’est donc pas uniquement celui de la visibilité et de l’attractivité. "Pour les commanditaires des services publics, les entreprises et les designers, l’objectif est d’observer les pratiques et les nouveaux usages de l’espace public afin de développer des produits et des services adaptés a? tous". Avant la phase de conception de produits et services urbains, la mission repose donc sur une analyse des besoins locaux, avec pour prérequis l’instauration d’un dialogue avec les citoyens. Dans sa ville-berceau, le design se dépouille donc de sa valeur marchande et revient à sa définition première : rendre de nouveaux usages possibles.
Gauthier MACK MAIICK, journaliste de Cadre de Ville
2024 - L’ACHAT PUBLIC ENTRE AVERTISSEMENTS, PROMESSES ET DEFIS
L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
Lire plusRelocalisons les marchés publics !
La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
Lire plusMarché public global de performance à paiement différé : une fausse joie ?
Ce fut la bonne nouvelle du printemps : le marché global de performance, jusque-là bridé par le sacro-saint principe d’interdiction de paiement différé, a enfin vu son régime assoupli sur ce point par la loi 2023-222 du 30 mars dernier. Certes limité aux travaux de rénovation énergétique - un domaine où les besoins sont évidemment immenses -, et pour une période expérimentale de 5 ans, cette possibilité tant attendue par les acteurs tant publics que privés de la construction de pouvoir étaler les paiements des investissements a été perçue comme une véritable bouffée d’air. Pourtant, du fait d’amendements déposés pendant l’étude du texte, la montagne risque d’accoucher d’une souris. C’est bien dommage : le secteur de la construction et de l’aménagement aurait bien mérité de bénéficier d’un outil simple et efficace à une époque où l’environnement tant national qu’international ne lui apporte pas que de bonnes nouvelles.
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