Si la communauté d’agglomération de Pau Béarn Pyrénées (CAPBP) se targue d’être toujours plus attractive pour les entreprises, elle s’inquiète néanmoins du taux de vacance dans ses ZAE historiques. Enjeu d’image auprès des potentiels investisseurs mais aussi de rationalisation du foncier disponible, la collectivité s’engage dans la reconquête de ses friches industrielles. Avec pour première cible, les 205 hectares de la ZI de Lons, appelés à constituer une ZAC.
En matière de développement économique, la CAPBP fait valoir ses points forts. Elle recense sur son territoire trois filières d’excellence, dans les domaines de l’aéronautique (Safran), de la géoscience (Total) et de l’agroalimentaire (Euralis, Michaud, Candia). Résistants face aux aléas, ces secteurs contribuent à maintenir le taux de chômage inférieur aux pourcentages nationaux et en baisse depuis dix ans. L’agglomération explique son attractivité par la mise en place d’"une politique d’acquisition et de gestion foncières extensives visant à disposer d’espaces de projets importants" qui porte aujourd’hui le nombre de ZAE à 21, réparties sur les 31 communes membres.
D’après le diagnostic du PLUI approuvé en décembre 2019, cinq de ces zones étaient commercialisables immédiatement ou à courte échéance en septembre 2018. Et la CAPBP ne se voit pas lever le pied sur les objectifs de développement économique et d’accueil des entreprises. Au contraire : la mise à disposition de 65 hectares alloués à l’activité est prévue d’ici 2030. Un dessein auquel aucune contrainte spatiale ne s’oppose puisque le potentiel de foncier mobilisable est estimé à 112 hectares dont 64 en extension et 48 dans le tissu urbain constitué.
Toutefois, l’accroissement du nombre de pôles d’activités a pour contrecoup la désaffection des ZAE plus anciennes, qui se transforment, au gré de la désaffection des entreprises, en friches commerciales ou industrielles. Un effet secondaire que la CAPBP perçoit comme un frein potentiel à sa politique d'accueil des entreprises, compte tenu de l’image défavorable véhiculée par des parcs d’activités vacants. Qui plus est, "à la demande des services de l’Etat", le règlement de son PLUI l’engage désormais à "un développement rationnel du foncier, visant à lutter contre l’étalement urbain". L’agglomération change désormais de stratégie en envisageant la requalification des ZAE existantes.
Parmi lesquelles, la ZI de Lons, commune située au nord-est de l’agglomération, qui compte 33,1 hectares de surfaces vacantes (13,6 hectares de surfaces bâties et 19,5 hectares de surfaces non bâties) sur un total de 205 hectares. Via une procédure de ZAC pour laquelle elle recherche un AMO, la CAPBP compte se réapproprier ces délaissés pour "réintensifier" les trois secteurs de la ZAE – Coeur Induslons, Monhauba et Porte d’Espagne.
Pour attirer des entreprises soucieuses des "éléments visuels négatifs", la CAPBP ne veut pas seulement re-commercialiser les lots mais voir le projet aboutir à une "programmation innovante, en lien avec les dynamiques actuelles du territoire et susceptible de réinvestir ces lieux (arrivée du réseau de chaleur, culture hors-sol, etc)", comme l’énonce le PLUI. Il lui revient donc la tâche délicate de mettre au goût du jour ses zones d’activités vieillissantes.
Gauthier MACK-MALLICK, journaliste de Cadre de Ville
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