Un urbaniste sera désigné au cours de l'année, après plusieurs temps de concertation avec les habitants qui auront lieu jusqu'à l'été. Le programme défini par l'agence Linder est déjà bien avancé : reste à clarifier les règles de circulation du côté de la rue de la Krutenau, l'usage d'un nouvel espace qui s'ouvre rue de la Manufacture, et trouver des pistes pour valoriser le parc de l'annexe de la Haute école des arts du Rhin qui ouvrira en 2023.
Un îlot de plus de 14 000 mètres carrés en plein centre-ville, avec une cour intérieure d'environ 6 000 mètres carrés : dans le quartier de la Krutenau, l'ancienne Manufacture de tabacs est en pleine mutation. Après la livraison d'une auberge de jeunesse en fin dernière, une concertation s'ouvre pour définir les usages des abords des bâtiments qui accueilleront aussi deux écoles d'ingénieurs et une école d'art, ainsi qu'un pôle entrepreunarial et des événements ouverts à tous. La première réunion publique qui s'est tenue lundi 29 mars a permis de préciser un calendrier et un mode opératoire pour la réalisation des espaces publics extérieurs : la concertation s'achèvera au mois de juin, avant le lancement d'une consultation pour désigner un urbaniste "d'ici le début de l'année prochaine" et le démarrage des travaux début 2022.
Les principales questions abordées dans le questionnaire livré aux habitants concernent les mobilités et la qualité des espaces qui favoriseront l'ouverture de l'ancienne usine sur le quartier. Côté rue de la Krutenau, comment "faire cohabiter les différents modes de circulation", en donnant la priorité aux modes doux, comme le souhaitent les nouveaux élus écologistes de la Ville et de l'Eurométropole ? Faut-il créer une zone de rencontre, piétonniser certains secteurs ? Et, du côté de la rue de la Manufacture, un nouvel espace en forme de triangle sera ouvert au public en démolissant le mur de l'ancienne usine : comment les habitants souhaitent-ils l'aménager ? Enfin, la Ville souhaite recueillir des pistes pour valoriser le jardin de l'annexe de la Haute école des arts du Rhin.
Fermée en 2010, la manufacture a été ouverte ponctuellement en 2018, avec une démarche d'urbanisme transitoire qui a permis aux habitants de la découvrir grâce à divers événements organisés sur place (marchés de producteurs, soirées), avant le démarrage des travaux. Le projet défini par l'agence Linder est déjà bien avancé. Le chantier du pôle rassemblant deux écoles d'ingénieurs dépendant de l'université de Strasbourg, l'ENGEES, l’École nationale du génie de l'eau et de l'environnement, et l'EOST, l'École d'ingénieurs en géophysique, est en cours, sous la direction de Vurpas Architectes. Co-financé par la ville, le nouveau site ouvrira à la rentrée 2022 sur environ 10 000 m², entre la rue de la Manufacture et celle des Poules.
Livrée en fin d'année dernière, l'auberge de jeunesse de 2 700 m² doit ouvrir au mois d'avril : son inauguration a été reportée jusqu'à présent à cause de la crise sanitaire. Juste à côté, un pôle entrepreneurial pour les start-ups et les entreprises créatives va entrer en travaux au cours du prochain semestre, en même temps qu'une annexe de la Haute école des arts du Rhin (Hear), qui accueillera ses premiers étudiants en 2023 sur environ 4 250 m².
Au cœur du bâtiment, un espace dédié aux producteurs bio entrera en travaux à l'automne sur 1 300 m², juste à côté d'un futur pôle évènementiel - un appel à manifestation d'intérêt sera lancé en avril pour désigner l'exploitant. L'objectif sera d'ouvrir la cour centrale au public à l'été 2022, avant la rentrée des étudiants du pôle universitaire. Enfin, la programmation d'un dernier lot de 740 m² de surface de plancher reste à définir - la Ville souhaite y accueillir des fonctions 'citoyennes, de service, et/ou de développement économique'.
Gabrielle Trottmann, journaliste de Cadre de Ville
Achat et commande publics : on continue de vivre une époque formidable
Les années passent et se ressemblent… cette nouvelle année qui s’ouvre pour la commande publique s’accompagne, comme toujours, d’interrogations sur ce qui attend les acheteurs et la sauce à laquelle ils vont pouvoir être mangés. Les deux décrets 2024-1217 et 2024- 1251 publiés les 28 et 30 décembre derniers ont à la fois clôturé l’année passée et donné le la pour celle à venir : l’évolution des textes est et va rester constante, un peu comme un pendule de Foucault et son éternel mouvement. Bien sûr, dès lors que ces évolutions sont motivées par des intentions louables, comme celle de la simplification des règles, elles ne sont pas contestables en soi ; même si on a ici et là la désagréable impression qu’on a de plus en plus tendance à s’éloigner de l’acte d’achat proprement dit, avec ses objectifs d’efficacité et de bonne gestion de l’argent public, au bénéfice d’autres objectifs dont celui de la protection de l’environnement et du développement durable.
Lire plus2024 - L’ACHAT PUBLIC ENTRE AVERTISSEMENTS, PROMESSES ET DEFIS
L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
Lire plusRelocalisons les marchés publics !
La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
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