Le Perray-en-Yvelines, situé à proximité de Rambouillet, prépare depuis quelques années une grande extension urbaine de 400 logements que la commune veut exemplaire. Performance énergétique, BIM et BIM urbain, concertation avec les habitants, smartgrid, logements collectifs sur pilots au plus proche de la gare, la commune veut ce qu'il se fait de mieux pour son nouveau quartier. Elle lance un dialogue compétitif pour la vente du foncier à opérateurs.
Dans l'arrière pays de l'OIN de Saclay, la Ville du Perray-en- Yvelines n'est pas à plaindre. Composée à 35% de cadres supérieurs et de professions intermédiaires, et de 25% de retraités, la ville compte 70% de maisons, et 50% de résidences avec cinq pièces ou plus. La commune est cependant à la traîne dans la construction de logements sociaux, qui ne totalisent que 6,3% des logements de la commune, même si la commune n'est pas soumise aux exigences de la loi SRU.
Forte d'un taux de chômage réduit, et d'une croissance soutenue, la Ville a pris le temps de développer son grand projet urbain, avec l'objectif de réaliser un quartier entre identité rurale et développement urbain. Le quartier de la Perche aux Mares se veut compact, tout en préservant des vues sur le paysage forestier alentour, et proche de la gare, reliée à celle de Paris-Montparnasse par la ligne N du Transilien. Ce sera surtout l'occasion pour la commune de développer des logements très basse consommation, dans une programmation mixte comptant 35% de logements sociaux, pour permettre aux jeunes ménages d'entamer leur parcours résidentiel sur la commune.
En 2015, la commune a fait réaliser un plan guide par Métropole Architecture Paysage architecte, Urbino Développement AMO mandataire, et Basile Martin écologue, afin de poser les bases de cette extension urbaine.
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Le projet d'urbanisation sur une vingtaine d'hectares a été lauréat de l'appel à projets de la région Île-de-France "100 futurs quartiers Innovants et Écologiques", en raison notamment de l'utilisation du numérique dans la conception et le suivi du nouveau quartier. Le projet prévoit ainsi la création d'une entreprise communale, la SAS Le Perray, chargée de la gestion de la consommation énergétique du futur quartier.
La commune note ainsi que "les relations entre l'opérateur d'infrastructure et la collectivité étant essentielle pour développer une véritable stratégie de transition énergétique et numérique, le Perray-en- Yvelines a créé sa propre structure, la SAS Le Perray Énergies." Cette structure doit devenir "l'agrégateur d'énergie sur le nouveau quartier". Sorte de régie numérique du territoire, elle mettra en relation l'intégralité des acteurs impliqués dans la conception et la gestion du quartier. La SAS équilibrera ainsi la production/gestion/distribution des réseaux de production d'électricité à l'échelle du quartier, et deviendra de facto gestionnaire de smart grid, et gèrera les données anonymisées y afférant.
L'ambition de la commune pour le quartier en termes de consommation énergétique est élevée : il s'agit d'atteindre le plus bas niveau de consommation possible afin que chaque îlot puisse atteindre une autonomie énergétique. Le programme qui y sera développé devra intégrer des questions de maintenance et de pilotage de la performance de la consommation énergétique, afin d'atteindre un objectif d'énergie positive. Les labels visés sont la certification Habitat et Environnement profil A, ou NF Logement/Habitat - démarche HQE. Les opérateurs intéressés devront proposer des solutions de gestion d'autoconsommation collective à l'échelle de l'îlot.
La conception n'est pas oubliée : le projet d'urbanisation intègre également l'usage du BIM et du CIM (ou BIM urbain) durant les phases de conception, afin de créer une maquette numérique du quartier. Une charte BIM sera communiquée aux opérateurs présélectionnés en phase de dialogue.
Les opérateurs devront également intégrer dans leur offre une solution pour développer la maîtrise d'usage dans le quartier, afin d'améliorer la formation, et l'information des futurs habitants à la consommation énergétique de leur bâtiment. Au niveau du montage, la commune souhaite développer une structure ad hoc, en charge de l'aménagement, qui sera constituée de l'ensemble des opérateurs choisis. La structure pourra prendre la forme d'une Société en Nom Collectif, société commerciale où toutes les dettes sociales sont réparties entre les membres de la société. Quant à l'aménageur, il s'agira de l'opérateur à qui sera attribué le lot le plus important (220 logements). Charge à lui d'acheter les terrains et de les revendre aux opérateurs, en suivant le plan guide réalisé par la commune.
Arnaud Paillard, journaliste à Cadredeville.com
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