Le 13 décembre 2019, un nouveau décret a été publié, relevant le seuil de dispense de procédure à 40.000 euros. A partir du 1er janvier 2020, lorsque le montant du marché public sera inférieur à 40.000 euros, les entreprises pourront donc conclure des contrats de gré à gré avec les collectivités.
Grâce à cette nouvelle mesure concrète, les TPE/PME sont invitées à « franchir le pas et à se saisir des opportunités économiques de l’achat public », comme l’a indiqué Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Le passage du seuil de dispense de procédure de publicité et de mise en concurrence de 25.000 à 40.000 euros va ainsi permettre aux TPE/PME d’accéder à davantage de marchés. En effet, les opérateurs économiques de petites tailles ne disposent que rarement d’un service juridique structuré pour répondre aux lourdes formalités des marchés publics. Cette nouvelle mesure est donc un vrai coup de pouce pour les entreprises françaises.
Il y a bientôt un an, le décret du 24 décembre 2018 avait déjà augmenté le montant des avances pour les marchés publics conclus entre l’Etat et des PME. Dans ce cadre, les PME se voient ainsi accorder des avances correspondant au minimum à 20% du montant du marché, contre 5% auparavant. Au regard du succès de cette mesure, qui a permis de verser près de 130 millions d’euros d’avances supplémentaires aux PME, le Gouvernement a décidé d’en élargir le périmètre.
A partir du 1er janvier 2020, les établissements administratifs de l’Etat (hors hôpitaux) ainsi que les collectivités locales et leurs établissements seront également concernés. Désormais, ils devront donc verser aux PME des avances correspondant au minimum non plus à 5% mais à 10% du montant total du marché. Le montant maximal des avances n’a quant à lui pas évolué et reste fixé à 30%.
Toutefois, seules les personnes publiques dont les dépenses de fonctionnement sont supérieures à 60 millions d’euros par an sont concernées. De nombreuses collectivités territoriales seront donc exclues, ce qui attenue quelque peu la portée de cette nouvelle mesure.
Les nouvelles mesures mises en place par le décret du 12 décembre sont de bon augure et annoncent une année 2020 favorable à l’accès des TPE/PME à la commande publique.
L’APASP
Référence : Décret n° 2019-1344 du 12 décembre 2019 modifiant certaines dispositions du code de la commande publique relatives aux seuils et aux avances
Achat et commande publics : on continue de vivre une époque formidable
Les années passent et se ressemblent… cette nouvelle année qui s’ouvre pour la commande publique s’accompagne, comme toujours, d’interrogations sur ce qui attend les acheteurs et la sauce à laquelle ils vont pouvoir être mangés. Les deux décrets 2024-1217 et 2024- 1251 publiés les 28 et 30 décembre derniers ont à la fois clôturé l’année passée et donné le la pour celle à venir : l’évolution des textes est et va rester constante, un peu comme un pendule de Foucault et son éternel mouvement. Bien sûr, dès lors que ces évolutions sont motivées par des intentions louables, comme celle de la simplification des règles, elles ne sont pas contestables en soi ; même si on a ici et là la désagréable impression qu’on a de plus en plus tendance à s’éloigner de l’acte d’achat proprement dit, avec ses objectifs d’efficacité et de bonne gestion de l’argent public, au bénéfice d’autres objectifs dont celui de la protection de l’environnement et du développement durable.
Lire plus2024 - L’ACHAT PUBLIC ENTRE AVERTISSEMENTS, PROMESSES ET DEFIS
L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
Lire plusRelocalisons les marchés publics !
La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
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