Zoom sur le foncier. Les Entretiens du Cadre de Ville du 11 octobre à Paris, parmi 36 projets ouvrant des pistes d'action à travers des échanges sur les montages, proposent 5 thématiques autour du foncier et du ZAN. Ce sera l'un des trois grands "fils rouges" de cette journée exceptionnelle. Concilier sobriété foncière et développement :
quel équilibre économique, quelle prise en compte des enjeux économiques ou de logement ? Sobriété foncière à l’échelle du projet : quelle prise en compte des spécificités des territoires ? Habiter des territoires vivants : comment l’approche ZAN transforme la façon de penser l’aménagement avec la nature ? Faire la ville avec l'existant, renaturer un pavillon sur dalle. Réversibilité, où en est le permis de construire de l'immeuble réversible (par Valérie Lasek) ? et trois cas de recyclage de fonciers bâtis obsolètes.
La question foncière est centrale, c'est la question transversale de tout développement territorial, de tout aménagement, même si elle est souvent silotée, réduite à des questions techniques réservées à des experts dans un monde à part. Le Entretiens 2022 ouvrent grand les portes sur cette question, et passe en revue les divers aspects de la question.
La table-ronde d'ouverture donnera l'occasion au ministère de faire un point sur l'avancement des divers chantiers concernant le ZAN : financements, textes réglementaires et législatifs.
Focus n° 1 - Concilier sobriété foncière et développement : quel équilibre économique, quelle prise en compte des enjeux économiques ou de logement ?
• Un écoquartier répondant aux contraintes économiques et hydrauliques : la Zone Combaie Omega à Saint-Paul (La Réunion) par Olivier Chevalier, Directeur de l’Aménagement du Territoire, Planification et l’Habitat, Territoire de la Côte Ouest, La Réunion et Jean-Alfred GERBANDIER, Chef de projet aménagement Zone Combaie Oméga, Agglomération TCO, La Réunion
La zone Combaie Omega à Saint Paul de La Réunion est confrontée à des problématiques spécifiques : zones inondables, difficultés à maîtriser l’extension urbaine loin des pôles d’emploi, forte sensibilité des habitants vis-à-vis de la logique de densification… Quel équilibre trouver entre intensification du territoire, création de services, préservation du foncier, gestion des eaux et acceptation de la ZAC par les quartiers déjà existants ?
• Penser la programmation de logements autour du RER Métropolitain à Bordeaux, par Véronique LAJOIE, Directrice immobilier, SNCF Nouvelle Aquitaine
Cette zone de la métropole est confrontée à une explosion des prix de l’immobilier, qui poussent les habitants à quitter la ville et s’installer dans les villes alentours peu connectées aux transports en commun, favorisant le développement de la voiture. SNCF Immobilier met en place un programme de réutilisation de ses friches ferroviaires autour du RER. Quel équilibre économique avec les travaux de dépollution et la remise en état de sites ?
• Réinterroger les projets d’aménagement au regard de la fonctionnalité des sols à Ris-Orangis par Stéphane RAFFALLI, Maire de Ris-Orangis, Conseiller départemental de l’Essonne, Vice-Président à l’agglomération Grand Paris Sud
Comment continuer à construire avec le ZAN en principe directeur ? En seconde couronne francilienne, avec une politique de résorption des friches et un grand besoin de construire du logement, la ville de Ris-Orangis analyse l’existant, établit une cartographie de la fonctionnalité des sols, en tire des potentiels et réinterroge les projets en fonction de ces potentiels.
Focus n° 4 - Sobriété foncière à l’échelle du projet : quelle prise en compte des spécificités des territoires ?
• Sobriété foncière - Les données d’entrées à prendre en compte : étude sur le centre historique de Marseille,
par Perrine PRIGENT, Conseillère municipale déléguée à la valorisation du patrimoine, à l’amélioration des espaces publics et à la place de l’eau dans la ville , Ville de Marseille et Conseillère métropolitaine et Stéphanie GAUCHER, Architecte urbaniste, Inddigo
Comment faire converger patrimoine et adaptation climatique ?
INDDIGO a réalisé une étude avec modélisation sur le centre historique de Marseille, pour étudier les adaptations possibles aux différentes échelles.
Résultats : une feuille de route avec 6 axes : comment on réfléchit au sol, à l’eau, au végétal, aux espaces refuges
• Ilot de la Commanderie à Draguignan, par Marion MICHEL, Responsable de l’activité stratégie territoriale, Egis et Susanne OTTO, Architecte-urbaniste, Agence TDSO
Comment optimiser le process de production pour consommer moins de foncier ? Comment faire de la contrainte réglementaire une opportunité d’innovation ? Un partenariat avec l’ANCT et 3 promoteurs pour recomposer le foncier dans le cadre d’un urbanisme négocié.
• Requalification des espaces publics à Lacanau par Eléonore GENEAU, Chargée de mission littoral et développement durable, Ville de Lacanau
Comment aménager une commune littorale exposée à l’érosion côtière ? Pour transformer sa station balnéaire des années 1980 en ville océane dans un contexte d’érosion côtière, la commune de Lacanau met en place une importante requalification des espaces publics, avec 6ha répartis sur 3 secteurs de projets avec comme ligne directrice la sobriété : réduire la place de la voiture notamment en supprimant les parkings littoraux et en redonnant l’espace aux piétons et aux vélos, désimperméabiliser et renaturer, relocaliser les équipements communaux exposés, penser autrement l’urbanisme en zone vulnérable (réversibilité et ré-emploi), accompagner le changement des pratiques.
L’approche ZAN incite à la densification urbaine et peut paraître paradoxale avec le besoin des habitants de nature en ville. Et si l’on inversait la démarche ? Et si la nature nous permettait d’avoir une approche différente de l’aménagement des villes ?
• Daniela SANNA, responsable du Pôle Aménagement des Villes et Territoires, Adjointe Thématique Direction Adaptation, Aménagement et Trajectoires bas carbone, ADEME
• Patrice VALANTIN, écologue, président de l'Union Professionnelle du Génie Ecologique
• Quartier Beaugrenelle, pavillon sur dalle : comment faire un poumon vert malgré la contrainte de structure, par Bénédicte ANIORTE, Directrice de projets, Poste Immo
Comment renaturer un petit pavillon sur dalle et en faire un poumon vert malgré la contrainte de structure en dessous. Quel nouveau modèle économique ? Quelle évaluation financière et extrafinancière du projet ?
• Réhabilitation d’une cité de logements sociaux des années 70 à Claye-sous-bois, par Hervé GAY, Directeur général, Polylogis, Citame
Transformer de grands ensembles de logements sociaux des années 1960 – 1970 en quartier plus agréable avec des objectifs de densifier, décloisonner, développer plus de services aux habitants et améliorer la sécurité du quartier : quel process et quel modèle économique ?
• Permis sans destination pour une tour par Valérie LASEK, Directrice générale, Bordeaux Euratlantique
Faire l’existant de demain - en sobriété foncière et énergétique - en sortant des cadres juridiques, et en poussant le permis d’innover à l’extrême. Et en intégrant le surcoût lié à la non-destination des bâtiments. Quelle méthode ? Quels enseignements ?
• Restructuration d’un bâtiment postal à Lille : le recyclage du bâtiment industriel à l’heure du ZAN et de la densité verticale, par Guillaume BONY, Chef de projets, La Poste Immobilier et Renaud RUIZ, Chef de Projets, La Poste Immobilier
Comment recycler ce foncier pour en faire un projet industriel compact ? Comment gérer la superposition de fonctions aux étages ? Comment faire monter les véhicules et envisager le stationnement en étage ? Quelle nouvelle architecture pour la densité verticale ?
• Friche de l’usine textile Masurel à Tourcoing, par Guillaume HEQUET, Directeur Maîtrise Ouvrage Adjoint en charge de l'aménagement, Vilogia
Penser la reconstruction de la ville sur elle-même tout en redonnant de l’attractivité à une friche industrielle pour ne pas consommer de terres fertiles. Vilogia aménage une friche avec des bâtiments patrimoniaux à conserver et d’autres à démolir. Avec l’objectif de diviser par deux l’emprise foncière. Quelle démarche ? Quelle équation économique ?
• Friche Stellantis (anciennement PSA) à Montbéliard, par Bernard BLETTON, Directeur général délégué, Sedia et Didier KLEIN, PDG, SEM Pays de Montbéliard Immobilier d'Entreprise
Transformer l’usine PSA / Stellantis sur site pollué et dont la moitié n’est plus occupée en cluster de la construction automobile mais aussi ouvert à d’autres activités. Quelle méthode ? Pour quelle programmation ?
Tout le programme complet des Entretiens du Cadre de Ville du 11 Octobre
2024 - L’ACHAT PUBLIC ENTRE AVERTISSEMENTS, PROMESSES ET DEFIS
L’année 2024 est très certainement prometteur pour l’achat public. Grace à des formations initiales et continues qui ne cessent de se développer, la professionnalisation des acheteurs est réellement en marche. Ayant pris pleinement conscience de son impact économique et par la même social - l’achat public de travaux fournitures et services représentant en moyenne 20% de leur budget- de plus en plus de structures publiques et para publiques ont mis en place de véritables services dédiés à ce qu’il convient de considérer comme un puissant levier des politiques publiques. Gageons que cette année verra se prolonger des réflexions et débats déjà entamés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’achat public, la cybercriminalité et la protection des données personnelles dans l’acte d’achat, l’extension de la location au détriment de l’achat proprement dit, l’instrumentalisation des ces quelques dizaines de milliards d’euros annuels au service de différentes politiques dont la souveraineté nationale et -ce n’est à priori pas antinomique- la protection de la planète…
Lire plusRelocalisons les marchés publics !
La commande publique, qu’elle émane des services de l’Etat ou des collectivités, représente des enjeux économiques considérables et ne peut subir aucune inégalité de traitement.
Lire plusMarché public global de performance à paiement différé : une fausse joie ?
Ce fut la bonne nouvelle du printemps : le marché global de performance, jusque-là bridé par le sacro-saint principe d’interdiction de paiement différé, a enfin vu son régime assoupli sur ce point par la loi 2023-222 du 30 mars dernier. Certes limité aux travaux de rénovation énergétique - un domaine où les besoins sont évidemment immenses -, et pour une période expérimentale de 5 ans, cette possibilité tant attendue par les acteurs tant publics que privés de la construction de pouvoir étaler les paiements des investissements a été perçue comme une véritable bouffée d’air. Pourtant, du fait d’amendements déposés pendant l’étude du texte, la montagne risque d’accoucher d’une souris. C’est bien dommage : le secteur de la construction et de l’aménagement aurait bien mérité de bénéficier d’un outil simple et efficace à une époque où l’environnement tant national qu’international ne lui apporte pas que de bonnes nouvelles.
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